Découvrir l’Islande et son architecture
En 2018, j’ai eu la chance de pouvoir visiter l’Islande. C’était un de mes rêves depuis longtemps, et grâce aux circonstances du moment, j’ai pu le réaliser avec une amie. Et quelle fantastique découverte ! Une terre hostile, rude, à l’apparence lunaire, mais qui a pourtant tellement à offrir. L’Islande a été pour moi, une véritable source d’inspiration et de créativité. D’ailleurs, ce pays regorge d’artistes qui viennent tous essayer d’être touché par cette magie.
Un pays de contraste
Cette terre, en opposition entre feu et glace, aux pouvoirs naturels extraordinaires, m’a laissé dubitative. J’ai été fascinée par ces paysages longilignes, son calme, puis ces surprenants vestiges de lave d’un volcan en sommeil. Cette terre sauvage n’a accepté d’accueillir que les éléments les plus nobles et bruts. Même ses quelque 300 000 habitants, ont dû vivre avec le fait que les parties majoritairement habitables du pays se situent le long des côtes la plupart de l’année.
L’Islande, le pays des aurores boréales, de la géothermie et de ces créatures légendaires tels que les elfes et les trolls. Cette terre volcanique isolée, mais qui est à la fois si réconfortante. Ce pays en avance sur son temps concernant l’écologie et si sensible à toutes les causes de préservation de l’environnement. L’Islande possède une nature étonnante qui rend cette île également très singulière.
L’architecture Islandaise
À l’image du pays, elle est très disparate, un contraste entre moderne et rustique, qui fait également le charme de cette terre. L’architecture est en effet, le reflet de cette nature à la fois variée et unique.
Turf Houses
Les “Turf Houses”, ces demeures en symbiose avec la nature, sont des modèles écologiques et énergétiques. L’église Hofskirkja à Hof, faite de tourbe et de bois a été reconstruite en 1884 sur les fondations d’un édifice du 14e siècle. Ces bâtisses au toit de pelouse, sont un des principaux symboles de l’Islande. Ce type de bâtiment permettait une excellente isolation thermique. Ces maisons traditionnelles résistaient aux défis climatiques rudes et se servaient des ressources limitées offertes par le pays : tourbe et herbe. Ce style de maison a dominé en Islande jusqu’au 20e siècle.
Sur cette île quasi privée de forêts, le bois a été et reste une ressource naturelle très précieuse. Dû à l’occupation humaine, on note en 1950 que plus de 99 % des forêts jadis présentes, avaient disparues. Il y a eu plusieurs tentatives de reforestation depuis.
Église Búðir
Et puis, il y a cette église, celle de Búðir : Búðarkirkja. Cet édifice hypnotique et solitaire, totalement noir, perdu entre champs de lave et chaînes de montagnes enneigées. Elle fut bâtie en 1703, mais fut par la suite de nombreuses fois détruites, puis reconstruite une dernière fois en 1987. Tous ces lieux, si mystérieux en Islande font partie du charme et de la légende collective du pays.
Les habitants ont développé cette faculté de s’adapter aux défis naturels qui les entourent. Construire sur des terrains recouverts de lave, les Islandais en sont capables. Vivre dans ce calme assourdissant, où seule l’eau qui ruisselle, nous rappelle que ce pays vit en harmonie avec cet élément puissant. D’ailleurs, l’eau qu’on trouve en Islande a la réputation d’être la plus pure au monde.
En ville, à Reykjavík
Dans la ville de Reykjavík, ou aussi appelée “la baie des fumées”, on retrouve ici l’architecture typique des pays nordiques. Des constructions symétriques, aux toits bas et aux couleurs vives très prononcées. La capitale la plus septentrionale, nous offre également un arrière-plan magnifique sur les sommets enneigés. C’est au 18e siècle, que la ville a commencé son développement urbain sous la couronne danoise : les débuts de l’architecture locale. Des maisons en pierres ont commencé à émerger dans la capitale, mais aussi dans les campagnes, remplaçant petit à petit les “Turf Houses”.
Dans les années 1860, c’est l’émergence de la taule ondulée. Le design des habitations change pour ce nouveau matériau importé par les marchands anglais contre de la laine islandaise. Même si jugé peu esthétique, il convenait vraiment bien aux conditions climatiques et il a donc été rapidement adopté. On peut encore aujourd’hui observer ces maisons en taule ondulée partout en Islande. Personnellement, je trouve qu’elles tirent leur charme du fait qu’elles sont souvent peintes de mille et unes couleurs.
Église luthérienne, Hallgrímskirkja
Puis, il est impossible de visiter Reykjavík, sans monter tout en haut de la majestueuse Hallgrímskirkja. Cette église luthérienne a été construite de 1945 à 1986 et imaginée par Guðjón Samúelsson. Cet architecte, très connu en Islande, a créé de nombreux édifices pour le pays. Son objectif était de concevoir des bâtiments en coalition avec la nature islandaise aussi bien, sur le plan esthétique, que sur celui de la conception (matériaux utilisés). En tant qu’architecte national, il a définitivement influencé le paysage islandais, et notamment celui de Reykjavík.
Son œuvre, Hallgrímskirkja située en plein centre de la capitale, a été inspirée par les orgues basaltiques, un phénomène géologique formé à partir d’éruptions de lave. On peut observer ces colonnes volcaniques naturelles à divers endroits en Islande.
La salle de concert, Harpa
Comment parler de Reykjavík, sans parler d’un autre de ses édifices phares : Harpa. L’inauguration de cette gigantesque salle de concert a eu lieu en 2011. C’est un bâtiment démesuré, imaginé pour symboliser l’amour des Islandais à leur culture musicale.
Cette salle a été dessinée par les cabinets d’architectes Henning Larsen (danois) et Batteríið Architects (islandais). C’est en revanche, Einar Thorsteinn Asgeirsson, architecte et visionnaire islandais et Ólafur Elíasson, artiste et designer danois qui ont imaginé la façade. La structure métallique recouverte de panneaux de verre fait miroiter des reflets turquoise, orange et émeraude, au-dedans comme au-dehors. Cette œuvre d’art a pour but de laisser entrevoir la nature islandaise. Tant par la palette des couleurs choisies que par le verre, laissant transparaître l’extérieur une fois à l’intérieur.
Concernant la forme donnée aux vitraux il y a deux écoles. Certains disent qu’ils représentent, comme Hallgrímskirkja des colonnes de basaltes, signature de Ólafur Elíasson de son amour pour la nature nordique. D’autres, disent que ces volumes viennent plutôt de l’imaginaire de Einar Thorsteinn Asgeirsson, de sa passion pour les formes géométriques. 🤷♀️
Je trouve que la combinaison de ces modules réguliers et irréguliers peut donner l’aspect d’un résultat chaotique et imprévisible, tout comme l’est l’environnement islandais.
C’est ici, que mon voyage se termine. Si vous ne connaissez pas encore l’Islande, j’espère vous avoir donné envie de découvrir ce magnifique pays. Et si jamais, vous le connaissiez déjà, je suis sûre que maintenant vous être comme moi, vous avez terriblement envie d’y retourner ! 😁
À très vite 🌿
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